« Une amélioration qualitative et quantitative du service !» Voilà résumé en quelques mots, le bilan d’Eneo Cameroon (Energy of Cameroon), environ un an après que le concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun eut levé 100 milliards de FCFA auprès de huit banques camerounaises aux fins de démocratiser la fourniture de l’électricité, denrée de première nécessité s’il en est, dans ce pays dont la plus grande ambition est d’atteindre le tunnel de l’émergence en 2035.
Des raisons de se frotter les mains
Rendu à la première semaine de décembre, la compagnie d’électricité qui a tenu à regarder dans le rétroviseur pour évaluer ses réalisations depuis la levée des fonds le 31 décembre 2020 a toutes les bonnes raisons de ne pas faire la fine bouche. Normal, du moment où rapporté au précédent exercice (2020) elle peut voire pointer à son compteur, non seulement une baisse de 18 % de la durée des coupures, mais également une autre baisse et non des moindres : celle de la fréquence des coupures, estimée à 16 %. « à la faveur de la mobilisation de 100 milliards de francs CFA sur le marché bancaire local, Eneo accéléré la mise en œuvre de son plan d’investissement engendrant un impact positif sur l’expérience client en terme de continuité du service (+ 18 % par rapport à 2020) », affirme-t-on au sein de l’entreprise chargé de la production, de la distribution et de la vente de l’énergie électrique, non sans préciser que « Ceci souligne un renforcement progressif des actions sur le réseau depuis mars-avril qui auront constitué les mois les plus difficiles de l’année 2021 avec une qualité de service en creux. »
90.000 poteaux remplacés à fin décembre 2021
On apprend de manière détaillée d’ENEO Cameroon, qu’entre fin décembre 2020 et ce début décembre 2021 les investissements consentis auront permis la mise à jour des poteaux dont 83.000 ont été déjà remplacés en attendant d’atteindre d’ici à la fin décembre l’objectif que l’entreprise s’était fixée de remplacer un total de 90.000 poteaux et que du reste l’objectif des 90.000 dans l’intervalle 2020 et 2021.
En attendant, la nouvelle donne des supports en matériaux mixtes est perceptible. Dans la capitale économique, le secteur Eneo Douala-Nord, qui coordonne les activités du concessionnaire de l’électricité dans l’Arrondissement de Douala 5ème et 10% du département du Nkam, les poteaux en bois ont cédé la place aux nouveaux spécimens.
Au regard cependant de la « cohabitation » très risquée entre les équipements d’ENEO Cameroon (transformateurs, postes générateurs, ou encore les lignes souterraines sur lesquelles sont posés des conteneurs) et les habitations ou maisons de commerce dans certains quartiers (Kotto, Malangue, Cité des palmiers, Beedi, l’hôpital général de Douala), le Responsable d’exploitation du secteur Eneo Douala-Nord, Gilbert Nsoga, déplore le fait que «les équipements d’Eneo côtoient le désordre urbain des populations». Selon M. Nsoga qui souhaite que « Les autorités municipales de la ville de Douala se penchent », «il s’agit d’un véritable danger pour les populations.».
Autre information révélée dans le cadre du bilan des actions 2020/2021 d’ENEO, le nettoyage en profondeur au bulldozer de plus de 1313 Km de lignes, ainsi que la construction de 250 Km de nouvelles lignes de distribution dans les différentes régions, la poursuite des travaux de rallongement de la durée de vie dans les grands aménagements hydroélectriques, la mise en œuvre des plans de maintenance des usines de production thermiques, la mise en œuvre des actions clés de renforcement du réseau de distribution. En attendant, la production d’ENEO Cameroon lui permet de servir 70 % de l’énergie électrique consommée par les ménages et entreprises du pays, le reste provenant des producteurs indépendant et de la centrale de Memve’ele placée sous le couvert de EDC (Electricity developpement corporation).
Yaoundé et Douala aux petits soins
Il n’est pas superflu de relever que dans le cadre de son plan décennal d’investissements (chiffré à 521 milliards de francs CFA) destiné à améliorer la fourniture en énergie électrique dans les villes du Cameroun où celle-ci avait pris un sérieux coup entre la fin des années 1990 et le milieu des années 2010, ENEO Cameroon a mis les petits plats dans les grands pour situer les villes métropolitaines de Yaoundé et Douala (capitales administrative et économique) aux premières loges de ses réalisations.
C’est ainsi qu’au mois de mars, elle entamera la mise en œuvre de son plan de mise à niveau des réseaux de distribution de Yaoundé et de Douala dans le but de « renforcer la capacité de transit d’énergie et plus une ligne de secours pour réduire la fréquence et la durée des incidents. ». La création de nouvelles lignes souterraines et aériennes, la mise en place d’un système intelligent pour améliorer la veille et les temps d’intervention sur le réseau de distribution participaient de cette stratégie. De même, la mise en service à la fin du mois de mars d’une nouvelle ligne desservant la ville de Soa entièrement construite en poteaux béton et les nombreux ouvrages d’exploitation ont pour but d’améliorer l’alimentation de plusieurs quartiers de Yaoundé Nord (Eleveur, Emana, Olembe, Messassi).
Dans une note qu’elle a rendue publique fin novembre 2021, ENEO Cameroon affirme poursuivre « le renouvellement des tronçons de câbles souterrains défectueux à Douala et Yaoundé avec un objectif de 55 km en 2021, le remplacement systématique des appareils désuets dans les postes cabines dans ces deux villes, avec introduction des équipements compacts résistants aux intempéries soit 2500 en 2021 ». A cet effet, le renforcement des effectifs des équipes techniques ainsi que des moyens logistiques en vue d’intervenir rapidement en cas de panne est également à l’ordre du jour.
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