Cameroun – Grand dialogue national : Trois ans d’effort au profit d’une paix progressivement retrouvée

À lire aussi

36 mois après la tenue historique de cette importante assise, les fruits favorables à la paix et à l’unité nationale sont plus que jamais visibles.

Un  triennat positif, c’est du moins le qualificatif que l’on puisse donner à l’impact du grand dialogue national trois ans après sa tenue. Trois années de grands efforts ayant abouti à plusieurs changements dans la vie de la nation, qui a connu des avancées considérables dans la lutte contre la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019, cet évènement historique, a rassemblé les camerounais venus des 10 régions du pays et a ouvert la voie à un processus de transformation et de développement dans tous les domaines de la vie de la nation. L’on a observé de grandes avancées dans la construction d’une république résolue et fraternelle liée par nature à abriter un tissu juridique, bilingue, multiculturel et multiethnique, dans lequel prospère,  un renouveau économique, une croissance sociale et un rajeunissement éducatif et culturel des habitants des régions anglophones.

Si les résultats sont satisfaisants, il convient d noter qu’ils résultent d’une organisation bien structurée.

Des  Commissions mandatées

Pour une action réussite, le grand dialogue pouvait compter sur des commissions adaptées au challenge poursuivi et sur les délégués chargés de cogiter sur une nouvelle vision de développement favorable pour tous camerounais. Ce sont notamment les commissions Bilinguisme, diversité culturelle et cohésion sociale;  Système éducatif;  Système judiciaire;  Assistance aux réfugiés de retour et aux personnes déplacées ;  Reconstruction et Développement des Régions Affectées par la Crise ;  Désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants ;  Rôle de la diaspora dans la crise et contribution au développement du pays et à la décentralisation et au développement local.

Des recommandations suivis sur hautes instructions

En tant que artisan  de la paix et principal garant du développement du pays, le Président de la République, s’assure  de la mise en œuvre de toutes les recommandations issues de cette grande messe dont il est le principal organisateur.

Paul Biya, a pour cela,  créé un comité de suivi de la mise en œuvre des recommandations du grand dialogue, chargé veiller sur la matérialisation et l’implémentation  de toutes les décisions issues de ces assises. Ledit comité est présidé par  le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Joseph Dion Nguté et a d’ailleurs tenu sa quatrième session le 04 aout 2022 à Yaoundé.

Des actions menées

Selon les analystes,  le décollage de la mise en œuvre ne peut être mesuré que différemment en fonction du niveau de mise en œuvre des recommandations convenues.

La liste des actions menées comprend en priorité le statut spécial accordé  aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Un statut qui a vu ces régions se doter d’une Assemblée Régionale.

 L’on note également des avancés socio-économiques avec la signature par le Premier Ministre, d’un Décret N°2019/3178/PM du 02 septembre 2019 précisant les modalités de mise en œuvre de l’état de catastrophe économique et les conditions des avantages fiscaux y afférents prévus par les dispositions des articles 121 et 121 bis du Code général des impôts

 De cette déduction, le décor était déjà planté pour engager pleinement toutes les forces économiques et attirer des investissements vitaux dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie à une crise.

Notons ici qu’entre 2018 et 2019, la plupart des marchés des deux régions a été bloqué, avec l’interruption de plusieurs   activités commerciales  en raison des villes fantômes et des fermetures récurrentes.  La vie était presque misérable pour des milliers de personnes, qui connaissaient la rareté  des produits de la ferme au marché.  L’agitation habituelle sur les marchés ruraux des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest avec des commerçants affluant de Douala et d’autres pays voisins a subi un revers. Aussi, le deuxième employeur après l’État, la Cameroon Development Corporation, la (CDC),  a failli être clouée au sol suite à des attaques répétées contre ses travailleurs et son matériel. En outre,  les plantations de PAMOL dans le département de Ndian ont  souffert de la même chose.  Les activités des autorités de développement du sud-ouest et du nord-ouest ont été affectées et des  milliers de travailleurs de certaines entreprises publiques et privées ont perdu leurs emplois.

Des situations revenus complétement à la normales depuis la mise e œuvre des recommandations du Grand Dialogue. L’on observe une  augmentation de l’élan qui ramène progressivement la vie à la normale.  Les population du NOSO sont désormais revenues à la raison et sortent de plus en plus des rangs des partisans de la sécession pour une relance de leur vie.

 Entre 2021 et 2022, la situation des activités économiques dans les deux régions s’est fortement améliorée.  Les marchés et autres entreprises sociales sont désormais opérationnels dans les 13 divisions des deux régions anglophones. 

Par ailleurs,   La banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), avait dans l’un de ses récents rapports déclaré que : « La production de bananes devrait augmenter au deuxième trimestre 2022, bénéficiant principalement de la maturation des plantations en 2021, et dans une moindre mesure, la reprise des activités dans certaines plantations de la CDC qui avaient cessé de fonctionner l’an dernier en raison de la crise anglophone ».

 En 2021, lorsque les activités ont pleinement repris, CDC a réhabilité 520 hectares de plantations qu’elle avait abandonnées en raison du conflit armé dans les régions anglophones. ce qui a conduit à une augmentation des exportations de bananes au Cameroun de 4,8% au début de 2022.

En outre,  la  PAMOL a repris ses activités avec  Plusieurs travailleurs qui ont retrouvé leurs emplois,  malgré des incursions séparatistes sporadiques.

 Un autre indicateur du retour à la normale  dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest est l’organisation de rassemblements sociaux, de festivals et de manifestations culturelles et d’activités sportives.

En effet,  avant janvier 2021, il était difficile d’organiser toute activité culturelle ou sportive dans la plupart des régions anglophones du pays,  mais  depuis 2021, on assiste à une augmentation significative du nombre d’événements culturels et sportifs.  Le couronnement des Fon d’Oku, Nkambe, Mankon, Bamendankwe, Kumba, Limbe, Mankon et une foule d’autres à travers l’intérieur des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en dit long sur la rapidité avec laquelle le climat social dans ces deux régions s’améliore.

L’on a également enregistré des sensations avec le retour  des compétitions sportives villageoises et  des  inter-quartiers de football de vacances.

La  plus remarquable des avancées est sans doute  est la résistance que la plupart des communautés ont opposée aux combattants dits séparatistes.  L’on retrouve des zones  comme Mbalangi dans la région du Sud-Ouest, Oku dans la région du Nord-Ouest où ces communautés ont   ouvertement dit NON aux atrocités des séparatistes.

Des milliers d’enfants retournent à l’école

 L’un des secteurs clés qui fait la fierté des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest est la rareté des structures éducatives et la valeur qu’elles attachent à l’éducation.

Depuis la tenue de l’historique Dialogue national majeur, il n’y a aucune contradiction que l’éducation, connue sous le nom d’industrie multimilliardaire des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, revient peu à peu à ses jours de gloire.

Lorsque le conflit armé a atteint crescendo, les établissements d’enseignement ont été les principales cibles.

Outre les villes fantômes habituelles et les blocages qui ont permis des années universitaires fluides, les incendies criminels récurrents sur les campus scolaires ont provoqué la fermeture de nombreux établissements.  Mais depuis après le MND, de nombreux changements positifs sont visibles sur le terrain.

Le comité sur l’éducation lors du Grand Dialogue National a recommandé que les deux sous-systèmes de l’éducation soient priorisés au maximum.  Cela a déjà été une question d’action dans les deux assemblées régionales des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest constituées dans le cadre du statut spécial.

 En 2017, la scolarisation effective dans la région du Nord-Ouest s’élevait à 220 000.  Ce nombre est tombé à 45 000 en 2018 (ou 20,51%) et à 24 350 représentant 11,67% en 2019. À la date de 2022, les inscriptions sont passées à 60 462.

 Foulées de reconstruction

 Le Plan présidentiel pour la reconstruction et le développement de la région du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, PPRD-NW/SW en cours aujourd’hui, est un produit du MN.

Le Programme des Nations Unies pour le développement, UNPD, est le partenaire de mise en œuvre de ce projet qui enregistre déjà d’énormes succès dans les communautés des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le plan a commencé à toucher le tissu affligé dans les deux régions anglophones qui ont un besoin urgent de reconstruction.

 Grâce à lui, 19 points d’eau ont été réhabilités en 18 mois. Ce qui a permis  à plus de 174 000 personnes d’avoir accès à l’eau potable.  Lors d’une récente réunion, le Coordonnateur National du PPRD-NW/SW, le Ministre Paul Tasong a parlé de 16 centres de santé réhabilités fournissant désormais des soins à 5 451 personnes ;  plus de 7000 élèves et enseignants ont désormais accès à un bon espace d’apprentissage avec quelque 22 écoles réhabilitées.

Dans le cadre du même programme, plus de 48 000 personnes sont désormais desservies par quatre ponts également réhabilités ;  8000 documents perdus récupérés ;  plus de 60 médiateurs internes ont été formés pour renforcer la paix communautaire ;  12 festivals et événements sociaux et culturels organisés pour raviver la cohésion sociale dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ;  plus de 126 500 personnes ont bénéficié des quelque cinq centres communautaires déjà renouvelés.  Les chiffres présentés parlent également de plus de 2 402 agriculteurs qui ont reçu du matériel et des outils agricoles ;  40 serres érigées pour stimuler la production alimentaire ;  53 magasins transformés pour relancer les activités économiques ;  120 jeunes start-up pers formés, accompagnés et financés.  Il a également parlé de 47 coopératives qui ont reçu un soutien intensif pour améliorer la production agricole.

Oscar Abessolo

- Advertisement -spot_img
- Advertisement -spot_img

Articles récents