Cameroun – Introduction  des manuels  scolaires non agréés : Le conseil national d’agrément accuse les établissements du  secteur privé.

À lire aussi

C’est l’essentiel à retenir du point de presse que donnait Jean Paul Komon,  le président de cette institution,  le 21 septembre 2022 à Yaoundé.   

Mis sur pieds en 2018,  pour favoriser la gratuité et le coût moyen de l’école tout en prônant la politique du livre unique,  le conseil national d’agrément du manuel scolaire et matériel didactique  peine toujours à parfaire son action,  du fait d’un certain nombre de facteurs dont le principal reste l’introduction ou mieux l’utilisation des manuels non agréés.  Si le secteur privé reste le principal fautif selon le conseil,  il convient de noter que la gangrène est plus profonde dans les établissements de l’enseignement confessionnel, protestant et arabe, ainsi que l’enseignement privé laïc où  l’inscription et l’accès des élèves  dans les établissements sont conditionnés par la possession de ces manuels.  

Face a la presse nationale et internationale,  Pr Jean Paul Komon a exprimé le mécontentement qui était le sien,   au vu de ce phénomène dont la gravité semble être négligée par une certaine partie de la population camerounaise et de certains décideurs.   « le non-respect des listes officielles des manuels scolaires, du fait de l’impunité grandissante  de ceux qui se livrent, fait tache d’huile et représente une hypothèque grave de la politique du manuel unique par matière prescrite par le chef de l’Etat  et mise en œuvre par le gouvernement » a souligné d’emblée le Président du Cnamsmd avant de renchérir «   depuis deux ans, on observe un regain d’audace et d’outrecuidance de plusieurs de ces acteurs qui se traduit par la prescription  de plus en plus massive de manuels non agréés par de nombreux chefs d’établissements aux parents d’élèves qui inscrivent leurs enfants dans les établissements dont ils ont la charge ».

Il était donc question ici,  d’interpeller les principaux réfractaires,  à une adhésion sans équivoque de la politique du livre unique,  atout majeur d’un accès collectif au manuel scolaire.   

 Dans son propos de circonstance, le président du Cnamsmd,  n’a pas manqué de souligner  la qualité douteuse de ces documents mis à la porté des élèves. Il en a également profité,  pour présenter à la presse,  quelques uns de ces livres auxquels il a ajouté une liste de 50 éditeurs entièrement acquis à la cause de ce malaise.

  Au vu de cette dénonciation,  certains confrères de la presse n’ont pas manqué de se questionner sur l’aisance avec  laquelle les établissements épinglés  décident d’utiliser des livres hors programme dont coût est le plus souvent très élévé.   Une interrogation qui prend tout son sens tant l’on se souvient qu’à l’arrivée du Cnamsmd,  l’enseignement maternel qui dispose de 3 livres au programme aujourd’hui, enregistrait un total de 8 livres en 2018.  

Pour essayer d’apporter un élément de réponse,  Jean Paul Komon a présenté aux hommes de médias,  les différentes actions entreprises depuis la survenue de ce problème dont les origines datent de 2021.

L’on note principalement,    la saisie des ministres en charge de l’éducation et la Conac,  à l’effet de les informer de la situation afin qu’ils soumettent les principaux récalcitrants au respect scrupuleux de la liste officielle des manuels scolaires,  telle que publiée lors de la rentrée. « à défaut de se conformer immédiatement à la loi, les auteurs de ces pratiques s’exposent non seulement à des sanctions administratives diverses prévues par la règlementation en vigueur, mais aussi à des poursuites judiciaires  pour une pratique assimilable à de la corruption » a précisé le président du conseil.

C’est dire que la lutte contre l’introduction des livres ‘on agrémentés est désormais lancée,  du moins «  aussi longtemps que le bateau du Cnamsmd sera piloté par Pr JP Komon ».

Oscar Abessolo

- Advertisement -spot_img
- Advertisement -spot_img

Articles récents