Elles sont issues des sessions des deux commissions, présidées du 12 au 15 juin 2022, par Paul Atanga Nji ministre de l’administration territoriale et son homologue centrafricain Bruno Yapande.
Longue de 797 km, la frontière commune entre le Cameroun et la République Centrafricaine est menacée par des problèmes sécuritaires tels que, la multiplication des actes de grand banditisme, les incidents liés aux incompréhensions relatives au tracé de la frontière, la transhumance illégale, les infiltrations de bandes armées et le trafic des armes. Une réalité qui contraint les deux républiques sœurs à pousser des réflexions susceptibles de réduire considérablement le taux d’insécurité ici.
C’est en droite ligne avec cette ambition que se déroulaient, la cinquième session de la commission Ad Doc des frontières et la deuxième session de la commission mixte permanente de Sécurité transfrontalière entre le Cameroun et la République Centrafricaine. Des sessions couplées, qui ont connu la présence de plusieurs personnalités diplomatiques et gouvernementales des deux pays.
Les travaux de trois jours, ont permis aux deux délégations de faire, non seulement, le point de la situation sécuritaire à la frontière commune mais aussi, de procéder à l’évaluation de la mise en œuvre des recommandations issues des sessions précédentes.
Les réflexions se sont soldées sur la proposition de 17 recommandations stratégiques qui seront soumises aux deux Chefs de l’État pour adoption.
Sur un plan purement sécuritaire, l’on note la mise en œuvre dans les meilleurs délais possibles, des résolutions adoptées à l’issue réunions précédentes, la recherche et le partage du renseignement entre autorités compétentes, le renforcement de la présence des forces de défenses et de sécurité sur le terrain de part et d’autres de la frontière, l’organisation des patrouilles simultanées et coordonnées ainsi que le renforcement de la coopération entre les points focaux nationaux et locaux de lutte contre l’insécurité transfrontalière. Ce dernier devra passer par la mise sur pied des cadres de concertations et d’échanges réguliers d’information entre les officiels du niveau stratégique et opérationnel des deux pays.
D’un autre coté, il a été recommandé la gestion rationnelle de la transhumance et de contrôles plus étroits des couloirs y relatif par les forces de défenses et de sécurité, la poursuite et l’accélération des opérations de rapatriement volontaires des réfugiés centrafricains, le renforcement de la coopération militaire et l’organisation des descentes conjointes des experts des deux pays en vue de reconnaître et d’évaluer la frontière commune.
Dans le but de renforcer la coopération judiciaire afin de lutter efficacement contre les cas de récidives, recommandation a été faite en faveur de l’instruction par les différentes autorités intervenant dans les questions juridiques des deux pays, à l’effet de communiquer des décision de justice rendues en matière pénale contre les ressortissants des deux républiques sœurs et les extraits des casiers judiciaires les concernant.
Les autres recommandations s’articulent autour, de la promotion de la coopération transfrontalière, la conception et l’exécution des projets susceptibles de promouvoir le développement socioéconomique des zones frontalières, la réduction du nombre de barrières de contrôles sur les principaux corridors de transport conformément aux accords de libre circulation en zone CEMAC.
Par ailleurs, il a été proposé de négocier et de signer un accord créant une commission mixte permanente des frontières et un accord afférent à la coopération transfrontalière ainsi que, la mobilisation des ressources conséquentes en vue de la réalisation des activités arrêtées de commun accord.
Pour Bruno Yapande, le ministre de l’Administration du territoire, de la Décentralisation et du Développement local centrafricain, les résultats des travaux sont satisfaisants car « la sécurisation transfrontalière entre les deux Etats ne peut se faire sans la démarcation d’une politique affirmée ». Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale quant à lui, explique que la mise en œuvre de ces recommandations s’avère nécessaire tant, « elle viendra améliorer la gouvernance de la frontière commune couvrant les régions camerounaises de l’Est et de l’Adamaoua».
E.E
