C’était au cours d’un atelier auquel ont pris part plusieurs membres du Gouvernement, le 05 mai 2022 à Yaoundé.
La montée fulgurante de l’outil numérique impose l’adoption de nouvelles habitudes, avec la maîtrise parfaite du paradigme imposé par cette réalité virtuelle. C’est conformément à cette nécessité, que la Banque Mondiale, conduite par sa Directrice adjointe pour la région Afrique, Keiko Keboka, a développé une stratégie susceptible de stimuler le gouvernement camerounais à la maîtrise de la gestion des données à travers leurs utilisations et leur protection.
La démarche choisie ici par la Banque Mondiale, est celle de la présentation du rapport sur le développement dans le monde en 2021. Un rapport dont l’objectif visait non seulement à montrer comment les données produites et utilisées à bon escient peuvent contribuer à l’atteinte des objectifs de développement mais aussi, à se questionner, sur la qualité des systèmes de gouvernance de données qui garantira une génération et une utilisation éthique et responsable. Le but étant d’engendrer la confiance des participants tout en délivrant une valeur équitable pour le pays en développement.
Il s’agit d’un rapport, qui ressort entre autres points marquants, le contrat social pour les données et l’acheminement vers un système national de données intégrées ( SNDu). Une emphase est mise sur la gouvernance des données avec notamment, des paliers traitant des sujets tels que les politiques d’infrastructures économiques, les lois et règlements ainsi que les institutions.
La présentation s’est également attardée sur le cas typique du Cameroun qui, souffre d’une carence élevée en maîtrise des données. En effet, le pays ne dispose pas encore d’une réglementation régissant la protection de ces données, ce qui augmente le taux de cybercriminalité et affecte la maîtrise parfaite des statistiques du pays à l’aube de l’implémentation de la stratégie Nationale de Développement 2020-2030(SND 30). Le problème est d’autant plus profond, dans la mesure où le rapport souligne que 90% de camerounais bénéficient de la couverture internet sans toutefois y avoir accès.
Pour le ministre des pots et télécommunications Minette Libom Li Likeng, « le rapport montre l’importance qu’un pays a à maîtriser les données pour justement mieux gouverner, orienter les investissements vers les lieux qui en ont besoin, protéger le pays ». Elle renchérit en soulignant que « les données posent un problème dans la mesure où, avant le développement du numérique, les statistiques se collectaient par des fiches conventionnelles, aujourd’hui la production de ces statistiques est instantanée vers les TIC ». La ministre pense qu’il est nécessaire pour le Cameroun de tout harmoniser pour faire de la maîtrise des données, un instrument pour le gouvernement. Car « Si beaucoup est fait, la collecte de l’information reste limitée n’est pas fate en temps réel ».
La nécessité d’un nouveau paradigme
Selon le rapport, l’épanouissement du Cameroun dans le nouvel espace imposé par le numérique, passe par le renforcement de la sécurité des données personnelles des usagers, la mise en place d’une infrastructure adéquate pour échanger, stocker et traiter les données. La Banque mondiale suggère également, le soutien de l’interopérabilité et la portabilité des données, la lutte contre la cybercriminalité, la promotion de la cyber sécurité ainsi que la concurrence des marchés numériques.
Oscar Abessolo